Alors que bon nombre d’entre nous associent le stress principalement à des symptômes psychologiques, tels que l’anxiété ou l’irritabilité, son impact ne s’arrête pas là. En effet, le stress peut avoir des répercussions parfois dévastatrices sur notre système digestif. Du simple inconfort occasionnel aux troubles digestifs chroniques, comprendre le lien entre le stress et notre digestion est crucial pour gérer et prévenir les complications.

Les réactions physiologiques au stress

Lorsque nous sommes confrontés à une situation stressante, notre corps réagit en déclenchant ce que l’on appelle la réponse « combat ou fuite ».

Dans les minutes qui suivent une réponse au stress, la production d’adrénaline augmente, provoquant une accélération du rythme cardiaque — avec des augmentations pouvant atteindre jusqu’à 25% de la fréquence cardiaque au repos.

Parallèlement, la respiration s’accélère pour fournir plus d’oxygène aux muscles, et la pression artérielle peut augmenter de 20 à 25 mm Hg. Dans un deuxième temps, le cortisol, souvent désigné comme l' »hormone du stress », est libéré en quantité plus importante par les glandes surrénales.

Une étude a montré que le niveau de cortisol dans le sang peut doubler voire tripler lors de périodes de stress intense. Tandis que l’adrénaline agit rapidement et brièvement, le cortisol a des effets plus durables et plus diffus, y compris sur le métabolisme des glucides et des graisses, l’inflammation et même la fonction du système immunitaire.

À long terme, une exposition chronique au stress et, par conséquent, à des niveaux élevés de cortisol, peut entraîner une série de complications, dont des problèmes digestifs, une prise de poids et une diminution de la capacité du système immunitaire à combattre les infections.

L’impact du stress sur la digestion

Lorsque la réponse « combat ou fuite » est activée par le stress, le flux sanguin est dévié des organes internes, y compris du système digestif, vers les muscles pour les préparer à l’action.

Cette redirection peut entraîner une réduction allant jusqu’à 20-50% du flux sanguin vers l’intestin. Cette diminution du flux sanguin peut, à son tour, engendrer une réduction de l’activité des enzymes digestives de près de 20%. En conséquence, la digestion est ralentie, ce qui peut entraîner des symptômes tels que des ballonnements ou des sensations de lourdeur.

D’autre part, une étude a montré que le stress peut altérer la composition du microbiome intestinal, avec une réduction potentielle de certaines bactéries bénéfiques de l’ordre de 40%.

Enfin, le stress, surtout lorsqu’il est chronique, peut entraîner des troubles de l’appétit, allant de la perte d’appétit, où les individus mangent 30% de moins que leur apport calorique habituel, à la suralimentation, avec une augmentation possible de l’apport calorique de jusqu’à 50%. Ces variations alimentaires, à leur tour, peuvent avoir des répercussions sur la digestion et la santé intestinale.

Conclusion

Le stress peut avoir un impact direct sur une bonne digestion. Si vous souffrez de stress, vous pouvez envisager des stratégies de réduction.

L’une des stratégies les plus efficaces est la pratique régulière de la méditation et de la pleine conscience. Des études ont montré que des sessions de méditation de seulement 10 minutes par jour peuvent réduire les niveaux de cortisol, l’hormone du stress, de 15%.

L’exercice physique est également un allié précieux, avec des activités comme la marche, le jogging ou le yoga pouvant diminuer les niveaux d’adrénaline jusqu’à 25% après une séance.

D’autre part, adopter une routine de sommeil régulière, en veillant à dormir entre 7 et 9 heures par nuit, est essentiel, car une nuit de sommeil perturbée peut entraîner une augmentation de 50% des niveaux de cortisol le lendemain.

Si vous souffrez de stress chronique, n’hésitez pas bien sur à consulter votre médecin, qui pourra vous orienter vers des traitements ou spécialistes adaptés à votre cas.